Refuser l'armistice !

Les aviateurs français au Moyen-Orient


Le saviez-vous ? On parle souvent des français libres ayant rejoint l'Angleterre depuis la Bretagne ou via Gibraltar. Mais, en Égypte également, il eut des "dissidents", volontaires pour (re)prendre part à la lutte !

C'est le 27 juin 1940, que les autorités au Levant et les unités qui y étaient basées apprirent que l'armistice les concernait tout autant que la métropole et l'Afrique. Le jour même, le capitaine Paul JACQUIER quitta seul le Groupe Aérien d'Observation 583 pour Ismaïlia en Égypte. Le lendemain, il n'eut aucun mal à y convaincre les trois pilotes et cinq mécaniciens de la 2e escadrille du Groupe de chasse I/7, que les autorités avaient pourtant rappelés. L'officier français récidiva le surlendemain lorsqu'un Potez 540 amena deux officiers chargés de ramener les aviateurs français à la raison et des mécaniciens pour prélever des pièces sur un Morane-Saulnier 406 accidenté : les mécaniciens refusèrent de rentrer !


 
Morane Saulnier MS-406 piloté par l'adjudant-chef Christian Coudray. L'appareil fut repeint avec les marques britanniques alors en vigueur ; il conservait cependant l'insigne de la 2e escadrille du GC I/7.

D'autres volontaires arrivèrent du protectorat français, souvent en avion mais parfois aussi à pied ! Le 2 juillet 1940, tout ce petit monde fut regroupé par les britanniques, à Héliopolis. Le lendemain, un Potez 63-11 du Groupe de reconnaissance II/39 et deux Glenn Martin 167-F du GR I/61 rejoignirent l'effectif ! D'autres aviateurs arrivèrent encore le lendemain... Pendant ce temps, le capitaine Paul JACQUIER réussit à convaincre l'Air Vice Marshall Sir Arthur LONGMORE de prendre en compte le personnel français. Le 7 juillet 1940, les aviateurs signèrent un engagement dans la RAF et, le 11 juillet 1940, trois French flights furent formés avec les appareils présents :
  • French bomber Flight n°1 : deux M.167-F et onze hommes dont sept navigants ;
  • French fighter Flight n°2 : deux MS-406, deux P. 63-11 et dix-sept hommes dont cinq navigants ;
  • French communication Flight n°3 : deux Caudron Simoun et un Bloch 181 et deux navigants.
Les deux M. 167-F furent rapidement envoyés à Aden pour renforcer le No. 8 Squadron et combattre au-dessus la corne est africaine ; ces deux appareils tombèrent en septembre et en décembre 1940. Le French fighter flight resta au Moyen-Orient ; en janvier 1941, ces pilotes furent transformés sur Hawker Hurricane Mk I. Ils ne rejoignirent officiellement les rangs de la France libre que le... 1er mai 1941 ! Entre temps, d'autres aviateurs les avaient rejoints depuis le Levant ou via la Turquie.

Romain Lebourg
Administrateur de la Section Air du Collectif France 40
Membre de France 40 reconstitution et Normandie-Bretagne reconstitution
Auteur du Blog de l'aviation de reconnaissance et d'observation

Sources :
  • Collectif, Les Forces Aériennes Françaises Libres tome 1, 2° édition Icare juillet 1999
  • Lafont Henri, Aviateurs de la liberté : Mémorial des Forces aériennes françaises libres, SHAA 2002
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